Les légendes parlent souvent de guerriers au cœur pur et dont les idéaux chevaleresques sont dignes des grandes épopées de l’ancien temps. Mon histoire ne pourra donc jamais entrer dans la légende cependant j’ai l’intime conviction qu’elle restera gravée dans les mémoires.
Ma vie n’a pas été ponctuée par les malheurs qui forgent généralement la destinée héroïque des grands chevaliers de notre histoire. J’ai toujours vécu comme une guerrière solitaire, dès mon plus jeune âge je partais plusieurs jours sans réellement savoir où j’allais. Mon caractère ne me vient pas d’un apprentissage rigoureux, il me vient d’une profonde méditation. Ma force n’est pas le fruit d’un travail acharné mais elle est le résultat d’une farouche volonté de survie.
Les premières années où j’ai été capable de tenir une épée à la main, on m’a envoyé sur les champs de bataille. J’ai croisé le fer et ôté la vie tant de fois qu’il m’est impossible d’en remémorer aujourd’hui le nombre exacte. Cependant je peux vous assurer qu’ils furent bien trop nombreux à périr sous ma lame que j’avais mise au service d’un idéal qui n’était pas le mien. La fougue et la puissance de la jeunesse s’accompagne toujours de l’hardiesse et de la naïveté. Ma crédulité aura faillit me coûter mon âme. Je regrette ces années noires entachés par la couleur rouge du sang. J’ai fui loin des terres où les batailles faisaient rages, je me suis réfugié dans les profondeurs des montages, je me suis dissimulé dans les plus hautes cimes, je me suis enfuit par delà les océans. Loin de toutes ces tueries j’ai jeté armes, armures et j’ai sondé mon âme. Je suis parti une fois de plus en guerre, mais cette fois ci ni l’acier de ma lame, ni la dureté de mon bouclier ne pourrait me sauver. J’ai mené une véritable croisade contre mes démons jusqu’à transformer mon âme en une terre de désolation où se battaient souvenir, remords, pardon et raison. Pendant plusieurs années que j’avais passé à méditer on m’avait cru morte, mon nom avait été banni des ouvrages, moi la commandante des armées qui avait déserté. J’allais renaître mais sous un nom qu’on se souviendrait à jamais, je n’étais plus la commandante déserteuse anonyme, j’étais Alesiana, la sainte guerrière solitaire.
Me refaire un nom ne fut pas le plus difficile, j’avais certes médité, mais étrangement ma force et mon aptitude au combat s’en était retrouvées grandement améliorées. J’avais l’impression que je n’étais plus seule à guider mon épée, mon bras n’étais plus le seul à porter mon bouclier et surtout mon âme n’était plus seule pour chercher la vérité. L’épreuve la plus dure à surmonter fut de ne pas sombrer. Les démons de mon passé n’étaient pas morts, car en ce monde rien n’est jamais définitivement vaincu ni le mal, ni le bien. Les créatures qui jadis noircissaient mon âme sont toujours présente, quelque part enfouies au plus profond de mon être et maintes fois j’aurais pu par faiblesse les relâcher, mais la divine lumière m’en a empêcher. Elle me guide encore aujourd’hui, elle me protège et me guide.
Lors de ces longues années passées à méditer, j’ai juré fidélité à cette lumière Divine, j’ai purgé mon âme et expié mes fautes. Aujourd’hui je ne combat plus pour un homme, ni pour un idéal, je combats pour lui, pour nous, pour ce monde qu’il a créé de ses mains. Quand ma lame frappe un ennemi, ce n’est pas ma rage qui s’exprime, ce n’est pas ma colère ou ma haine, mais son courroux, sa punition. Alors vous qui aujourd’hui lisez ces lignes, vous qui peu être avais déjà croisé la cavalière noire, vous hérétiques et vils créatures de ce monde, tremblez car tant que je serai en vie il n’y aura aucune rémission, aucun pardon, tous les ennemis de Dieu périrons sous ma lame.
Vous qui avez sûrement un jour aperçu au loin la guerrière noire brandissant l’étendard Nakama, vous qui certainement un jour avait entendue parler d’Alesiana la Sainte, vous qui chaque jour commettez péchés et ignominies, sachez qu’en chacun de nous sommeil le bien et le mal. Ne croyez jamais que tout est perdu et ouvrez vous à Dieu car lui seul à le pouvoir de pardonner.
« Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. Rien que moi. »
Mer 28 Mar - 14:44